Dom à propos de Drones « Il y a bien plus de guitare qu’avant »

Publié : 16 avril 2015 | 2 commentaires

Par Benoit |

Matthew et Dominic ont accordés une interview à la radio Américaine ALT pour la sortie de Drones. Le groupe parle de l’album mais aussi de la tournée qui commence le mois prochain. Voici la traduction en française des gros points importants de l’interview.

(A propos du thème de Drones)
Matthew Bellamy : Je m’intéresse à ce que représentent les drones, d’un point de vue technologique. Quand on était plus jeunes, on regardait des films comme Terminator 2 et on voyait ce genre de choses arriver dans le futur. On y est plus ou moins maintenant. Donc je trouvais que c’était un sujet intéressant à aborder : ce que cela signifie pour les êtres humains, leur implication et leurs émotions qui sont supprimées de l’équation, et des choses comme la guerre, etc. Mais évidemment il n’est pas nécessaire de savoir tout ça pour apprécier l’album.

Interviewer : Bien sûr ! Mais est-ce que vous appelleriez ça un « album concept » ?
Matthew Bellamy : Je dirais que oui. Mais ce n’est pas un concept strict comme Pink Floyd. C’est plutôt que les chansons fonctionnent toutes individuellement, mais sont liées autour du concept des drones.

Interviewer : Est-ce le genre de disque où l’histoire est tellement large qu’il est impossible de caser certaines chansons, ou est-ce qu’elle englobe l’ensemble de l’album ?
Matthew Bellamy : En gros c’est une sorte de narration vague suivant le parcours d’un protagoniste qui perd tout, se fait retourner le cerveau et est recruté dans l’armée, et qui a ensuite le sentiment d’avoir perdu son âme, avant de finir par la retrouver et se rebeller contre le système qui l’a oppressé. Ce voyage se déroule sur les huit premières chansons de l’album, puis la fin est indépendante, comme un épilogue. Il faut imaginer le parcours d’une personne partant à la guerre, puis ayant le sentiment de ne pas savoir pour quoi elle se bat et se rebellant contre ceux qui l’ont envoyée.

Interviewer : Diriez-vous que c’est un album pessimiste ?
Matthew Bellamy : Non. Le début est très sombre, parce qu’on ressent que cette personne est en train d’être attirée dans quelque chose qu’elle ne veut pas rejoindre. Puis il y a un passage très optimiste. Il y a un morceau intitulé « JFK » où nous avons réellement utilisé un discours de JFK, qui est très positif et inspirant, à propos de la force et l’esprit humain et de notre désir à tous d’être libres. Et après ça, l’album prend un tournant très positif. Il inspire l’idée qu’en tant qu’individu libre, on peut en fait mettre à terre d’immenses systèmes très complexes. Je pense que c’est le message global de l’album.

Interviewer : Incorporez-vous des éléments de vos vies personnelles dans la musique, ou est-ce que tout est centré sur cette histoire bien précise ?
Matthew Bellamy : Je crois que toutes mes expériences personnelles sont présentes, à la fois dans les paroles et la musique. C’est difficile de pointer précisément du doigt ce qui fait que certaines choses me touchent à ce point. Ça fait appel à mon enfance, d’où je viens, ce qui s’est passé dans ma vie de famille, à l’école, le fait de grandir dans ce monde, les guerres qui ont éclaté dans les dernières décennies. Je suppose que c’est simplement la façon dont je me sens dans ce monde qui est exprimée. Donc la réponse est oui, c’est presque entièrement personnel, mais vu au travers de ce genre de concept.

Interviewer : Votre façon de composer a-t-elle changé depuis que vous êtes père ?
Matthew Bellamy : Je pense que ça a probablement renforcé un peu l’attention que je porte au monde dans lequel on vit, ce dans quoi nos enfants vont grandir.

Interviewer : Pourquoi avez-vous choisi Vancouver pour enregistrer l’album ?
Dominic Howard : Il y a un super studio qui s’appelle « Warehouse Studio ». En fait on y a enregistré la moitié de la chanson Neutron Star Collision. C’est un super studio : la salle a une excellente acoustique, et on a bossé avec le producteur Mutt Lange qui la connaît bien ainsi que tout son équipement. C’est pour ça qu’on y est allés, ça nous a semblé une bonne idée. Et il voulait vraiment y travailler.

Interviewer : C’est la première fois depuis deux albums que vous faîtes appel à un producteur externe. Pourquoi maintenant ?
Dominic Howard : On a produit les deux derniers albums nous-mêmes, ce qui est super et nous a beaucoup appris. On voulait faire les choses différemment. On aurait pu de nouveau produire cet album nous-mêmes, mais on s’est dit que l’on pourrait entrouvrir un peu la porte et avoir une opinion objective sur notre travail. Il a apporté plein de très bonnes choses à cet album. Lorsqu’on bossait sur les morceaux et leur enregistrement, ses idées et suggestions étaient toujours appréciées.

Interviewer : Y a-t-il des choses qu’il a apportées au groupe qui n’auraient pas été là si vous aviez produit l’album vous-mêmes ?
Matthew Bellamy : Il avait une bonne vision et disait par exemple : « sois plus spécifique, essaie d’être plus direct dans ce que tu veux exprimer ». Parce que j’ai tendance à m’égarer un peu au cours du processus créatif (rires). Il a réussi à faire en sorte que je rende ça plus clair, à ordonner les chansons de façon à faire ressortir les éléments narratifs. Mais en général il se concentrait plus sur la musique, la performance, le son, les arrangements.

Interviewer : Êtes-vous parvenus à revenir simplement à la guitare-basse-batterie, comme vous l’aviez annoncé ?
Matthew Bellamy : Oui, je pense que dans l’ensemble l’album est basé sur les trois éléments. Il y a un morceau à la fin qui part un peu en vrille (rires), mais dans l’ensemble je dirais que c’est probablement l’album le plus rock que l’ont ait fait sur les 3 derniers au moins.
Dominic Howard : L’album a été structuré autour de la batterie, de la basse et de la guitare, en improvisant simplement ensemble. Il y a bien plus de guitare qu’avant, plus ou moins toutes les chansons contiennent un genre de riff.

Interviewer : Lorsque vous écrivez les chansons, est-ce que vous avez en tête vos concerts et des idées sur la façon dont vous voulez les jouer ?
Matthew Bellamy : Oui bien sûr. C’était un autre attrait du thème des drones, car on adore incorporer de la technologie dans nos concerts. On a toujours utilisé les écrans, lumières et lasers dernier cri. Les drones sont évidemment quelque chose d’intéressant à essayer d’incorporer. Donc on va tenter de faire ça. Ça va être compliqué à cause des mesures de sécurité concernant les objets volants, mais l’idée sera d’en utiliser.

L’interview a également balayé d’autres sujets, en voici les infos essentielles :
– Le groupe a pris beaucoup de plaisir lors de la tournée Psycho UK, en particulier en jouant Psycho sur laquelle le public sautait et chantait le riff.
– Il devrait y avoir un petit concert similaire à Los Angeles avant le début des festivals, mais pas de tournée aux États-Unis.
– Sur l’ensemble des chansons rares jouées pendant la mini-tournée, deux ou trois seront jouées plus régulièrement jouée par la suite.
– Matt regarde souvent les réactions des fans sur les réseaux sociaux dans les jours qui suivent la sortie d’une nouvelle chanson. Le choix de certaines chansons rares jouées pendant le Psycho Tour a également été influencé par les demandes de fans sur les réseaux sociaux.
– Les répétitions pour la tournée des festivals démarreront d’ici deux semaines environ. D’après Dom, toutes les chansons devraient pouvoir être jouées en concert.
– Matt raconte que Mutt Lange les faisait rejouer certaines chansons 35 fois. Il le décrit comme étant « quelqu’un de très intéressant », qui est « juste à la limite entre le génie et la folie ».
– Le concept du clip de Dead Inside sera très simple, avec deux danseurs de « lyrical hip-hop, un mélange de danse contemporaine et de hip-hop » qui retranscriront l’histoire de la chanson et le groupe qui jouera normalement.
– Matt trouve l’initiative de certains artistes d’interdire les téléphones portables lors des concerts intéressante, d’autant plus qu’elle fait écho à l’idée présente dans l’album selon laquelle l’humanité devrait être vue comme supérieure à la technologie, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui selon Matt. Mais il préfère laisser les gens faire ce qu’ils veulent, filmer étant aussi un acte de partage, ce qu’il considère comme positif.

 Merci Raphaël pour la traduction

Découvrez ci dessous l’interview :

Découvrez toutes les dates de la tournée de Muse en cliquant ici.


2 Comments

  1. Sérieusement j’apprécie ce site pour son application et la qualité des articles mais votre fond noir + texte blanc, ça pique vraiment les yeux.

    1
    • Merci Gilian pour ton commentaire, nous sommes actuellement en train de trouver de nouvelles couleurs pour éviter que cela se reproduise.

      Cordialement,

      1

Comments are closed.